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Édito de la lettre du 4 janvier 2022

Il nous faut croire Voltaire qui affirmait : « une bonne année répare le dommage de deux mauvaises ». C’est en pensant à ces mots que j’adresse à tous mes vœux pour 2022. Je souhaite que nous tournions enfin la page de la pandémie et des menaces qu’elle représente pour nos proches et pour chacun de nous. Je souhaite que nous retrouvions enfin une vie normale sans masque, sans test et sans contrainte. Plus personnellement, j’espère et je vous souhaite une belle et heureuse année en parfaite santé, pleine de projets et remplie de joies.

L’année qui s’annonce sera importante. Une élection présidentielle constitue toujours un moment fort dans la vie démocratique de notre pays. Mais plus encore, chaque élection apporte une nouvelle dynamique. Si l’on considère quelques-uns des sujets prioritaires des Français, des orientations radicalement différentes vont s’exprimer dans un débat que j’espère serein et responsable.

L’immigration. Peut-être parce qu’il engage l’avenir de notre pays, ce sujet est le plus clivant. On veut le restreindre à la fermeture de nos frontières. C’est certes un aspect important, mais je ne suis pas certain que cette approche soit suffisante, ni même la plus pertinente. Rarement évoquées, les conditions d’accueil des migrants, en termes d’éducation, sont pourtant essentielles. Pour s’intégrer, encore davantage pour s’assimiler, il faut comprendre le pays qui vous accueille, en accepter le mode de vie et les traditions pour l’aimer. Mais est-ce vraiment possible si la Nation, elle-même, n’est pas capable d’apprendre et de transmettre ce qu’elle est, son histoire, ses lois, les us et les coutumes de son peuple ? On voit comme il est difficile aujourd’hui d’enseigner aux petits Français dans l’Ecole de la République, les grandes lignes de notre « roman national », de nos institutions, et d’apprendre les fondamentaux. On ne peut vivre « à la française » du jour au lendemain, et nos institutions sont défaillantes, faute de temps et de moyens, pour apporter ce savoir indispensable à toute intégration.

L’écologie. Elle sera un autre thème d’importance et donnera lieu à de nombreux engagements. Qui aura le courage de dire que nous ne pouvons plus continuer à vivre au même rythme ? Qui dira que notre société du « consommer toujours plus » nous a amenés à des pratiques aberrantes en matière de déplacements, d’alimentation ou de loisirs ? C’est un leurre de penser que nous allons pouvoir continuer à vivre de la même façon grâce à l’énergie renouvelable et à l’évolution technologique. Le changement climatique et ses conséquences ne peuvent être niés. Je crains que les politiques menées jusqu’à présent, prônées par la plupart des partis politiques, ne soient pas à la hauteur des enjeux. Et pourtant, elles engagent l’avenir de notre humanité.

L’économie et le travail. Notre puissance, notre reconnaissance à l’échelle mondiale, ne seront restaurées qu’avec la reconquête de nos capacités d’innovation et de production. La France, grande puissance économique, n’existe plus. Les prospectives de l’OCDE montrent que, très vite, elle sortira du top 10 mondial. Les nouvelles technologies et la révolution inéluctable liée aux ambitions environnementales devraient nous permettre, si les bonnes décisions sont prises, de freiner ce déclassement. Cela nécessite de donner davantage de libertés aux entreprises et de moins les soumettre à la maladie bureaucratique française. Pour produire, il faut des bras et des cerveaux. Remettre le travail au centre des préoccupations de nos concitoyens est un préalable essentiel, et conserver nos jeunes diplômés en est un autre. Retrouver l’intérêt du travail, qui donne du sens, passe aussi, comme presque tout, par l’éducation et la transmission des valeurs qui fondent notre vie en société.

L’insécurité dans le monde. Les valeurs universelles de paix et de fraternité sont constamment menacées. Notre planète est en ébullition. Partout des guerres se préparent, parfois très proches de nous. La France a joue un rôle particulier, de par son histoire dans le concert des Nations. Elle constitue une puissance diplomatique qui compte. Présente dans le monde entier par son réseau d’ambassades et de consulats, membre permanent de l’ONU, elle porte un dialogue constant avec les belligérants du monde entier. Ce rôle de médiation est une particularité trop peu connue qui honore notre peuple car il perpétue et diffuse l’idéal français de fraternité et d’humanisme. Contrairement au volet économique, il permet à la France de se maintenir à un niveau majeur à l’échelle internationale. Cette politique qui transcende les majorités et les gouvernements doit perdurer et être mise en valeur.

Soyons optimistes et ayons foi en l’avenir, ne nous laissons pas abattre par les informations en continu qui se plaisent à véhiculer les drames et les mauvaises nouvelles. Ayons confiance en la capacité humaine à s’adapter et à trouver des solutions.

Pour conclure, j’ai une pensée toute particulière pour nos soignants et tous ceux, civils et militaires, qui nous protègent au quotidien. Leur travail et leur dévouement sont remarquables. Ils nous le démontrent chaque jour.

Enfin, en reprenant Madame de Sévigné, je formule le vœu « que cette année vous soit heureuse ; que la paix, le repos et la santé vous tiennent lieu de fortune ».