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Édito de la lettre du 2 décembre 2021

En congrès pour l’investiture.

Ces premiers jours de décembre sont décisifs pour la famille de la Droite républicaine dans la mesure où ses membres doivent permettre le départage des cinq prétendants « Les Républicains » à la candidature suprême. Après deux mois d’une campagne respectable et saine, mais qu’on imagine éreintante, Éric Ciotti et Valérie Pécresse pourront défendre leur programme et leur vision au second tour après avoir obtenu respectivement 25,59% et 25% des suffrages exprimés. Au contraire, l’aventure doit maintenant se poursuivre sous une autre forme pour Michel Barnier (23,92%), Xavier Bertrand (22,36%) et Philippe Juvin (3,13%), tous trois crédités par les adhérents d’un score insuffisant pour se maintenir.

À l’issue du premier scrutin au cours duquel 80,89% des adhérents LR ont participé, profitons des quelques heures d’entre deux tours pour se pencher sur les dernières semaines et penser demain.

Le nombre d’adhérents LR, à jour de leur cotisation et donc susceptibles de voter, a été arrêté dès le 16 novembre. Alors qu’ils étaient 79 000 fin août, le mouvement en comptait à l’échéance 148 862. Cet inattendu doublement des effectifs est pour l’essentiel le fait de sympathisants désireux de participer au choix de celui ou de celle qui portera les valeurs de la Droite républicaine et du Centre en avril prochain. Ce chiffre, même circonstanciel, est loin d’être neutre. Il est certes éloigné des 370 000 de 2007 mais il demeure élevé et contredit l’idée commune, consécutive à l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, de la disparition prochaine des partis. Il est d’ailleurs amusant d’observer que ceux qui revendiquaient hier une autre façon de faire de la politique, dénonçant « des appareils d’un autre temps » (d’un autre monde!), en reconstituent eux-mêmes aujourd’hui.

Alors que des personnalités d’autres sensibilités, déclarées ou non, occupent l’espace médiatique et parfois dictent les thèmes majeurs du débat, il est important de bien définir le porte-drapeau de la Droite et du Centre à l’élection présidentielle. Cela sera chose faite à 14h30 ce samedi.

Engagés dans une démarche qui exige de gagner d’abord les suffrages des adhérents LR, les candidats n’ont pas choisi, par stratégie, de mettre en avant tous les sujets et arguments qui seront au cœur de la campagne présidentielle. À juste titre, ils ont privilégié les thèmes chers à leur électorat mais demain le programme sera déterminant.

Les enquêtes d’opinion, à cinq mois du scrutin, n’ont jamais présumé du vainqueur final, et la marge de progression de celui ou de celle qui triomphera le 4 décembre au soir reste importante.

Je suis convaincu que la Droite peut jouer le premier rôle et remporter l’élection présidentielle de 2022. Pour cela, il faut réunir quelques conditions.

D’abord l’union. C’est un prérequis indispensable. La moindre divergence ou contestation entre les prétendants après les résultats à l’issue du congrès LR provoquerait une déferlante médiatique qui scellerait, à n’en pas douter, la fin des espérances de cette famille politique. Par ailleurs, les électeurs centristes doivent se retrouver dans le candidat investi. Pour cela, il faudra leur donner quelques gages sur leurs sujets de prédilection : la décentralisation, l’éducation, l’Europe…

Ensuite la sincérité. Le(la) candidat(e) choisi(e) doit tenir un discours de vérité, formuler des propositions fermes et justes, et dire clairement les remèdes qu’il(elle) entend appliquer à notre pays malade. Aucun sujet ne doit être éludé et les valeurs traditionnelles de la Droite doivent occuper le cœur du projet.

Mais aussi la proximité. Si l’élection présidentielle est la rencontre d’un homme ou d’une femme avec un peuple, il y a trop longtemps que le rendez-vous est raté. Il faudra savoir trouver la tonalité pour parler aux Français en attente d’un Président (d’une Présidente ?) qui les respecte, les comprenne et les fédère. La mission sera difficile, tant ceux-ci sont divers et leurs intérêts, individuels.

Enfin la vision. La France est pilotée à vue depuis trop longtemps. Le sens de l’action et la perspective sont des éléments de programme nécessaires. Promettre ou affirmer le retour de la France au premier plan (France is back) n’est pas suffisant. Quels objectifs en matières budgétaire, économique, environnementale, administrative, démographique se fixe-t-on à dix, vingt ou cinquante ans ? Quel est le cap ?

Il me semble que celui ou celle qui réunira ces quelques conditions aura toutes les chances de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle. Et j’espère qu’il ou elle sera opposé(e) au président sortant. Cela serait souhaitable pour notre démocratie car notre pays se meurt de ces élections qui se gagnent par défaut. Il faut promouvoir une vraie bataille d’idées, débattre projet contre-projet et retrouver au second tour des candidats crédibles.

Très tôt, j’ai pris position pour Michel Barnier et Valérie Pécresse qui me paraissaient, pour des raisons différentes, les plus fiables et susceptibles d’assumer la lourde charge de présider notre pays. Aujourd’hui, tout en rappelant les qualités indéniables du premier pour lequel je suis réellement déçu, je nourris l’espoir que celle qui a été choisie par les Franciliens pour être Présidente de région soit demain élue par les Français pour être Présidente de la République. Je note par ailleurs que, dès la déclaration des résultats et après avoir félicité les deux vainqueurs, les trois candidats malheureux ont appelé leurs militants à porter leurs suffrages sur la candidature de Valérie Pécresse.

Nous avons besoin de retrouver les fondements de ce qui a fait la grandeur de notre pays et les conditions de son apaisement. Cela nécessitera du temps. Nous devons avoir l’ambition de faire Nation, de mieux nous comprendre pour mieux nous respecter, dans un cadre clairement défini. C’est en recouvrant l’unité et l’envie d’agir ensemble que nous pourrons construire un avenir. Une femme combative et résolue s’y propose. Je lui apporte tout mon soutien. C’est mon espérance pour la France.