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Édito de la lettre électronique du 8 janvier 2021

Émile Coué était un pharmacien du xixe siècle qui a inventé la célèbre méthode de développement personnel fondée sur l’autosuggestion. C’est parce qu’il a été le précurseur de la pensée positive que se référer à ses travaux semble particulièrement approprié aujourd’hui. Car, de l’année qui vient de s’écouler, il est difficile d’extraire des événements qui mettent du baume à nos cœurs. L’épidémie que nul n’avait anticipée, tout particulièrement dans notre pays, les attentats odieux ou encore les catastrophes climatiques n’ont pas ponctué 2020, mais l’ont bien phagocytée, au sens le plus littéral du terme, c’est-à-dire absorbée et détruite. Et paradoxalement, cette accumulation de calamités a fait naître quelques lueurs. Le dévouement et le civisme des femmes et des hommes, l’État protecteur, la nature qui reprend ses droits en sont quelques exemples. Il faut s’en réjouir, car lorsqu’on a peu, on se satisfait de peu.

Je ne veux pas ici, dans ce premier éditorial de l’année, m’adonner excessivement à la critique de l’action gouvernementale face à cette crise sanitaire. Certes, celle-ci est sans précédent et de grande ampleur, mais je suis outré par la gestion des masques, puis des tests et maintenant des vaccins. Je l’ai vécue politiquement et professionnellement aussi. Et le pharmacien que je suis encore ne peut se satisfaire de l’impréparation, des imprécisions et, pire, des mensonges que tous les Français ont pu eux-mêmes constater. Je ne sais d’ailleurs si c’est le pouvoir politique qui est à incriminer ou notre organisation administrative de santé ou les deux. Lorsque cet épisode sera terminé il faudra savoir en tirer des conclusions objectives et sans concession pour remédier aux nombreux dysfonctionnements, car d’autres crises viendront d’une façon ou d’une autre.

Si l’année 2021 ne se présente pas sous les meilleurs auspices – on peut déjà imaginer que le premier semestre ne sera que le prolongement de 2020 –, il faut espérer de la suite. Dans notre histoire, les années douloureuses ont souvent produit une nouvelle dynamique qui créée les conditions d’un tournant, d’un renouveau. Souhaitons que cette année 2021 soit celle du rebond, mais aussi celle d’une nouvelle fraternité. Souhaitons retrouver une économie prospère plus attentive à l’humain et à l’environnement. Plus de travail pour plus d’emplois, plus de richesse mieux redistribuée, plus de sérénité pour que chacune et chacun trouve sa place dans notre société. Le vaccin contre la Covid-19 devrait nous permettre de contrôler la menace sanitaire, afin de retrouver un mode de vie auquel nous sommes très attachés, mais amélioré par les enseignements de cette tourmente. Souhaitons qu’un maximum de personnes puissent se faire vacciner en un minimum de temps, pour la santé de tous et parce que la relance économique sera une course sans pitié dans une compétition mondiale.

En ce début d’année, propice à l’espérance, j’ai une pensée particulière pour tous ceux qui nous protègent, militaires et gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers, mais également pour le personnel soignant, et spécifiquement hospitalier, qui fait preuve d’abnégation et de dévouement en cette période d’épidémie. Et puis mes pensées vont aussi vers tous les professionnels particulièrement touchés par les conditions actuelles, qui subissent des restrictions, certes nécessaires, mais à l’incidence si forte sur leur activité. Enfin, je voudrais souligner l’action de nos élus locaux qui s’adaptent aux évolutions administratives et soutiennent la population dont ils ont la responsabilité.

Que l’espoir de jours meilleurs nous donne de la force et du courage. En suivant les principes d’Émile Coué, attachons-nous à ce que la vie nous apporte de bon pour voir l’avenir avec sérénité et optimisme.

À toutes et tous, je présente mes vœux sincères pour une année éloignée de la maladie, pleine de joie et de bonheur.