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Le projet Pegasus

Le « projet Pegasus » incarne l’un des plus grands scandales d’espionnage de tous les temps depuis l’affaire Snowden sur la récupération de données mise en place par la NSA pour lutter contre le terrorisme aux Etats-Unis. Le logiciel Pegasus est à l’origine d’une surveillance d’une ampleur inégalée puisqu’elle s’étend au monde entier en infectant les appareils de chaque individu ciblé par n’importe quel Etat. Ce dispositif est d’autant plus grave que le logiciel relève du domaine industriel privé et se trouve donc hors de portée de tout encadrement réglementaire. On sort de l’apanage strictement intergouvernemental, théâtre d’un espionnage pourtant bien connu y compris entre alliés, pour entrer dans une organisation plus complexe à laquelle se mêlent des enjeux diplomatiques. En effet, des questions se posent sur le degré d’implication de l’Etat d’Israël, foyer du NSO Group, et sur les impacts géopolitiques que ces révélations pourraient engendrer au vu des clients, nombre de pays du Moyen-Orient, ayant bénéficié de ses services.

Le prochain défi urgent à relever réside dans le juste arbitrage entre, d’un côté, le renforcement de la sécurisation des échanges afin de protéger nos concitoyens de telles menaces pour leur liberté et de l’autre, le mouvement grandissant d’allègement de la protection des données en faveur des gouvernements qui souhaitent lutter plus facilement contre le terrorisme. Affaire à suivre…